Creux de Crique
Après une bonne nuit de sommeil dans la ferme du Père Magotte et un copieux petit-déjeuner à la façon des Hobbits, je repris la route sur mon fidèle Trotteur. J'avais dans l'intention de me rendre à la propriété de Frodon Sacquet à Creux de Crique, à quelque distance de la ferme sur la rive opposée du Brandevin.
Ils tournèrent dans le chemin du Bac, qui était droit, bien tenu et bordé de grosses pierres badigeonnées à la chaux. En cent mètres environ, il les amena au bord de la rivière, où il y avait un embarcadère de bois. Un grand bac plat était amarré à côté. Les pieux blancs luisaient au bord de l'eau dans la lumière de deux lanternes perchées sur de hauts poteaux.Le Seigneur des anneaux : La Communauté de l'anneau, Livre 1 chapitre cinq,
J.R.R. Tolkien.
Je pris donc le chemin du bac de Châteaubouc qui me permettrait de traverser la rivière sans avoir à remonter trop loin au nord pour prendre le Grand Pont. Ce serait un gain de temps non négligeable. La ferme du père Magotte n'était pas très éloignée du bac et je rejoignis assez rapidement l'embarcadère. Un aimable hobbit qui en avait la charge s'occupa de me faire traverser le Brandevin. Arrivé de l'autre côté, je rejoignis la grand-route du Pays de Bouc et partis en direction de Creux de Crique, à une bonne distance de là.
Ils arrivèrent enfin à une étroite porte, ménagée dans une haie épaisse. On ne voyait rien de la maison dans l'obscurité : elle s'élevait en retrait du chemin au centre d'une vaste circonférence de gazon, entourée d'une ceinture d'arbres bas qui doublaient la haie.
Le Seigneur des Anneaux, La Communauté de l'Anneau, livre 1 chapitre 5, J.R.R. Tolkien.
En cheminant, il devenait de plus en plus visible que la fin de la Comté était proche. L'influence du pays des Hommes était de plus en plus forte dans le paysage et l'architecture. On était bien loin du mode de vie atypique des Hobbits du plus profond de la Comté. Je finis par arriver en vue de la nouvelle demeure de Frodon. Elle ressemblait presque à un fort imprenable avec son immense haie circulaire. Une porte ronde y était aménagée et je mis pied à terre avant de m'y engager.
C'était une demeure rurale, aussi semblable que possible à un trou de Hobbit : elle était longue et basse, sans étage; et elle avait un toit de gazon, des fenêtres rondes et une grande porte ronde.
Tandis qu'ils gravissaient l'allée verte qui montait de la porte extérieure, aucune lumière n'était visible; les fenêtres étaient noires et les volets clos. Frodon frappa à la porte, et Gros Bolger vint ouvrir.
Le Seigneur des Anneaux, La Communauté de l'Anneau, livre 1 chapitre 5, J.R.R. Tolkien.
J'allai frapper à la porte ronde de la maison et un Hobbit au ventre rond vint ouvrir. Il avait l'air agité et son regard était soupçonneux. Je lui présentai l'objet de ma visite et comme je m'y attendais, il me dit que Frodon n'était plus là. Il coupa court à la conversation en me fermant pratiquement la porte au nez. Son comportement était curieux et je me demandais la raison d'un tel manque de courtoisie. Loin d'être dépité, il me fallait maintenant changer mes projets. Quel serait le prochain lieu que j'allais visiter? Pourquoi pas un endroit moins paisible que la belle Comté?
