La traversée de la Comté
Après avoir séjourné quelques temps à Hobbitebourg pour le festival de Yule, avoir bien profité de l'hospitalité de ces chers Hobbits et de leur joie de vivre, je sentais qu'il était temps que je reprenne la route vers l'Est et le pays des Hommes. Trotteur aussi piaffait d'impatience de reprendre la route. Le foin de la Comté était bon, mais ça ne remplaçait pas une bonne chevauchée sur les routes de campagne.
"Au bout de quelques temps, ils passèrent l'eau à l'ouest de Hobbitebourg sur un étroit pont de planches. La rivière n'était guère plus en cet endroit qu'un sinueux ruban noir, bordé d'aulnes penchés."
Le Seigneur des anneaux : La Communauté de l'anneau, Chapitre trois, J.R.R. Tolkien.
Je décidai de voyager de nuit pour profiter de la tranquillité des paysages magnifiques de la Comté sous le clair de Lune. A n'en pas douter, les Hobbits vivent dans un véritable paradis terrestre. Je quittai Hobbitebourg avec le murmure de l'eau et les bruits des animaux nocturnes comme compagnons de route. Même Trotteur semblait apprécier chaque moment de cette promenade tandis qu'il trottait lentement sur la route.
A un mille ou deux plus au sud, ils traversèrent vivement la grand-route du Pont de Brandevin; ils se trouvaient alors dans le pays de Touque et, obliquant vers le sud-est, ils allèrent en direction du pays de la Colline Verte. Comme ils commençaient à en gravir les premières pentes, ils jetèrent un regard en arrière et virent scintiller dans le lointain les lampes de Hobbitebourd dans la douce Vallée de l'Eau. Cette vue disparut soudain dans les plis du terrain obscurci, et elle fut suivie de celle de Lézeau près de son étang gris.
Le Seigneur des Anneaux, La Communauté de l'Anneau, Chapitre trois, J.R.R. Tolkien.
Ah Hobbitebourg-Lézeau! Deux magnifiques endroits. Je ne me lassais jamais d'y revenir. On y ressentait une quiétude qu'on ne retrouvait nulle part ailleurs. En les comtemplant par cette belle nuit, je ressentais un pincement au coeur de les laisser derrière moi. Mais je savais que j'y reviendrais. C'était une certitude.
Après quelques milles, toutefois, la route cessa de monter et descendre; elle grimpa en zigzag jusqu'au sommet d'une arrête escarpée, d'où elle ménageait une dernière descente. Devant eux, ils virent la plaine pointillée de petits bouquets d'arbres qui se fondaient au loin en une brume brunâtre de forêts. Leur regard portait par-dessus le Bout-des-Bois en direction du Brandevin. la route se déroulait devant eux comme un cordon.
Le Seigneur des Anneaux, La Communauté de l'Anneau, Chapitre trois, J.R.R. Tolkien.
Qu'il était agréable de cheminer doucement sur la petite route de Castelbois! Il n'y avait plus le passage sympathique mais bruyant des charrettes des paysans Hobbits ou des quelques voyageurs. Les Hobbits était un peuple hautement sédentaire. Bien peu connaissaient seulement les frontières de leur pays. Le Hobbit moyen se plaisait tellement dans son terrier qu'il s'en éloignait rarement. La fièvre aventureuse du vieux Bilbon le faisait passer aux yeux de son peuple pour un véritable excentrique, ce qu'il était peut-être bien ma foi. Il faudrait que je rende visite à son neveu, Frodon, qui avait déménagé récemment à Creux de Crique.
A l'extrémité sud de la prairie se trouvait une ouverture. Là, le tapis de verdure se poursuivait dans le bois et formait un large espace semblable à une salle couverte d'un plafond de branches d'arbres. Les grands troncs bordaient chaque côté comme des colonnes. Au centre flambait un grand feu de bois, et aux arbres-colonnes, des torches à la lumière d'or et d'argent brûlaient avec continuité. Les Elfes s'assirent autour du feu sur l'herbe ou sur les ronds sciés de vieux troncs.
Le Seigneur des Anneaux, La Communauté de l'Anneau, Chapitre trois, J.R.R. Tolkien.
Même si ce début de voyage était fort agréable, je commençais à sentir le sommeil me gagner. Je scrutai les bords de la route à la recherche d'un endroit où me reposer. Je finis par trouver les vestiges d'un camp dans une petite clairière au-dessus de Castelbois. Apparemment, le camp avait été utilisé récemment par de nombreuses personnes. Une petite réserve de bois avait même été laissée là pour faire du feu. Ce que je m'empressai de faire. Je ne tardais pas à m'endormir paisiblement, rêvant de la Comté que je quitterais très prochainement.
