Musique fut clé de Création

14/9/2010 à 14:21 (m.à.j. le 21/1/2017 à 20:44)

Il y eut Eru, le Premier qu'en Arda on appelle Ilùvatar ; il créa d'abord les Ainur, les bénis, qu'il engendra de sa pensée, et ceux-là furent avec lui avant que nulle chose ne fût créée. Et il leur parla, leur proposa des thèmes musicaux, ils chantèrent devant lui et il en fut heureux.

[...]Et il fut un jour où Ilùvatar fit rassembler tous les Ainur pour leur soumettre un thème magnifique qui leur dévoilait des choses plus grandes et plus merveilleuses qu'il ne leur en avait encore révélé.

[...] Alors Ilùvatar leur parla : "De ce thème que j'ai proclamé devant vous, je souhaite maintenant que tous ensemble, harmonieusement, nous fassions une Grande Musique. Et comme j'ai doué chacun de vous de la Flamme Immortelle, vous allez pouvoir faire preuve de vos dons, chacun jouant s'il le veut de son habileté et de son talent pour embellir et glorifier ce thème. Moi je resterai à écouter et à me réjouir que grâce à vous la beauté se soit muée en musique."

[...]Puis Ilùvatar se leva dans toute sa splendeur et s'avança hors des régions harmonieuses qu'il avait créées pour les Ainur, et ceux-ci le suivirent.

Quand ils arrivèrent dans le Vide, Ilùvatar leur dit : "Voyez votre musique !" Et il leur communiqua une vision, leur donnant la vue alors qu'ils n'avaient encore que l'ouïe. Ils virent un Monde nouveau apparaître devant eux, une sphère au milieu du Vide, soutenue par le Vide, mais qui n'était pas le Vide. à mesure qu'ils regardaient et qu'ils s'émerveillaient, ce Monde dévoilait son histoire et il leur semblait le voir vivre et se développer. [...]

J.R.R Tolkien " Le Silmarillion, Ainulindalë"

Ils contemplèrent ce Vide, ensemble, ne sachant très bien par où commencer. Ils se regardèrent, longtemps, un peu perdus et abandonnés. Mûs par le désir commun de poursuivre leur œuvre, ils constatèrent qu'ils n'avaient pas reçu le même instrument pour répandre leur don.

Pour la première fois, ils prirent une initiative, totalement dépendante de leur volonté commune. Ils se séparèrent en groupes distincts selon leur don et capacités.

Les premiers restèrent au dessus de ce Vide immense. De leurs instruments combinés, ils entamèrent une mélodie douce, monotone, insistante. Ce Vide vibra de ses notes fortes, puissantes, directrices. Le Monde a créer se forgea une idée plus concrète de ce qu'on attendait de lui, des choses qui devait le peupler et le faire vivre. Les Architectes esquissaient une idée globale dans cette obscurité opalescente.

Les percussions pénétrèrent le vide et ils le frappèrent, le martelèrent de coups, de sons afin de remplir l'esquisse des Architectes. L'idée globale du monde se dessinait peu à peu et naquirent en son sein les rivières, les lacs, les océans. Sous la pulsion du rythme incessant des combinés, les percussions continuèrent à résonner le vide et celui-ci se souleva, se craquela et les collines, montagnes et continents déchirèrent le vide. Les impulsions s'enchaînèrent sous le commandement des Lithographes et le Vide fut tourmenté par cette mélodie oppressante qui n’avait de cesse de l’emplir.

Munis de leurs cordes, les Sigisbées descendirent dans ce vide qui l’était moins. De leurs mains, ils frappèrent, pincèrent et frottèrent les cordes pour bâtir une terre d’accueil et d’asile pour tous ; fortifications, murailles, tours, temples, huttes, maisons, terriers, smials jaillirent de cette mélodie perçante. Chacun de ce monde pouvait désormais trouver refuge et tranquillité.

Avec une assurance indéfectible, les instruments à vents se firent entendre. Dès leur entrée dans ce monde, la puissance émanant de ce chœur se propagea dans chaque recoin, bien qu’une dissonance se fit entendre. La voix des Lettrés n’était pas sur le même tempo que les bois et cuivres que possédaient les Troubadours. Une fois sur le pied posé sur le sol fraîchement créé, ils prirent des directions différentes. Les Lettrés avaient la connaissance de ce qui avait été avant et de ce qui est actuellement. Leur savoir était grand et leurs paroles sages. Les Troubadours, eux, sur un ton différent, colporteraient ce savoir à travers les terres, à qui s’accordera le temps de les écouter.

Le Vide fut inondé de Sons. Iluvàtar vit que c'était juste et bon. Il déchira la voûte, créa le ciel, les nuages et les astres. Il s’en alla, fermant derrière lui le trou béant laissé par la création du Vide Initial. La Symphonie cessa, et le monde fut rempli.

Le Petite Reine d'Ennor ouvrit les yeux pour la première fois sur ce monde porteur de merveilles et de richesses infinies, ouvrit la bouche et lui murmura " Joyeux Anniversaire Princesse ".

Ce fut les premiers mots qui vibrèrent en ce monde nourricier du Seigneur des Anneaux.